𝐔𝐧𝐞 𝐥𝐞𝐜̧𝐨𝐧 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐢𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐢𝐩𝐥𝐢𝐧𝐞, 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐞́𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐮 𝐑𝐰𝐚𝐧𝐝𝐚

𝐔𝐧𝐞 𝐥𝐞𝐜̧𝐨𝐧 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐢𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐢𝐩𝐥𝐢𝐧𝐞, 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐬𝐞́𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐮 𝐑𝐰𝐚𝐧𝐝𝐚

En 2018, j’ai eu la chance d’assister à une grande conférence #AGFR2018 à Kigali, au Rwanda.

L’événement rassemblait près de 3 000 participants venus des quatre coins du monde.

Tout y était organisé avec une rigueur, une discipline et une propreté exemplaires, à l’image du pays.

Après la pause déjeuner, un compatriote est venu me rejoindre (Il se reconnaîtra dans ce texte). Il avait l’air pensif.

Curieux, je lui ai demandé ce qui le préoccupait. C’est alors qu’il m’a raconté une scène dont il venait d’être témoin à la buvette, une scène simple, mais pleine d’enseignements.

Un jeune rwandais servait les boissons aux participants. Le principe était clair : 𝒄𝒉𝒂𝒄𝒖𝒏 𝒑𝒓𝒆𝒏𝒅 𝒖𝒏 𝒃𝒐𝒍, 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒍𝒂 𝒒𝒖𝒆𝒖𝒆, 𝒆𝒕 𝒔𝒆 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒓 𝒂̀ 𝒔𝒐𝒏 𝒕𝒐𝒖𝒓.

Mais, pressé ou distrait, mon compatriote avait choisi de ne pas respecter le rang.

Il s’était avancé directement vers le serveur, bol à la main.

Le jeune Rwandais, sans hausser le ton, prit calmement le bol, le remplit de jus puis le remit à la personne suivante dans la file.

Pas un mot. Pas un reproche. Juste un geste, posé et plein de sens.

Surpris, mon compatriote me raconta qu’il s’était aussitôt senti mal à l’aise.

Il avait compris la leçon sans qu’un seul mot ne soit prononcé.
Il s’était alors replacé humblement à la fin du rang, en souriant.

Quelques instants plus tard, un participant européen fit exactement la même chose : il s’avança sans attendre son tour.

Et le jeune Rwandais, toujours aussi serein, répéta le même geste : il remplit le bol et le remit à quelqu’un du rang.

Le message était clair, universel et silencieux.
L’homme comprit, lui aussi, et retourna se placer dans la file, sans dire un mot.

Quand mon compatriote m’a raconté cette histoire, j’ai compris une chose essentielle : 𝒍𝒂 𝒗𝒓𝒂𝒊𝒆 𝒅𝒊𝒔𝒄𝒊𝒑𝒍𝒊𝒏𝒆 𝒏’𝒂 𝒑𝒂𝒔 𝒃𝒆𝒔𝒐𝒊𝒏 𝒅𝒆 𝒄𝒓𝒊𝒔, 𝒅’𝒊𝒏𝒔𝒖𝒍𝒕𝒆𝒔 𝒏𝒊 𝒅𝒆 𝒃𝒂𝒈𝒂𝒓𝒓𝒆.

Elle s’enseigne mieux par l’exemple, dans le calme et la cohérence.

Ce jeune Rwandais a donné ce jour-là une leçon magistrale :

𝐿𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑒̀𝑔𝑙𝑒𝑠 𝑛𝑒 𝑑𝑒́𝑝𝑒𝑛𝑑 𝑛𝑖 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑎𝑢, 𝑛𝑖 𝑑𝑢 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑢𝑡, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑑𝑢 𝑐𝑎𝑟𝑎𝑐𝑡𝑒̀𝑟𝑒.